Défense : Pourquoi le mariage Nexter avec Krauss Maffei Wegmann est à haut risque

16/07/2013

Les deux groupes se ressemblent beaucoup. Mêmes usines, mêmes produits, mêmes compétences. Beaucoup de doublons qui augurent d’une casse industrielle et sociale importante. Pour autant, ne pas se rapprocher pourrait condamner à longue échéance Nexter face à l’arrivée de nouveaux acteurs venus des pays émergents.

C’est un véritable serpent de mer… même si cela concerne l’industrie de l’armement terrestre. Quoi donc ? Le dossier de la restructuration européenne que l’ancien patron de Nexter, Luc Vigneron, avait vendu en 2004 à l’opinion publique pour justifier les restructurations sévères en vue de redresser le groupe. Aujourd’hui Nexter va bien même s’il poursuit sa route tout seul. Mais cela fait près de dix ans qu’une opération avec le groupe allemand Krauss Maffei Wegmann (KMW) est envisagée selon les humeurs des uns et des autres.

Aujourd’hui, les deux entreprises reparlent de mariage. Il faut toutefois rester prudent car cela fait quand même deux-trois ans, selon nos informations, que les discussions sont commencées et ont traversé des hauts et des bas. Les négociations avaient d’ailleurs été interrompues avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en France. Elles ont ensuite sérieusement repris depuis le début de l’année. Cela reste toutefois une opération à très haut risque sur le plan industriel et social. Sans compter qu’il faudra passer par une loi de privatisation.

L’Aravis face au Dingo allemand

Pourquoi une telle opération est-elle très risquée ? Parce que, comme le notent tous les observateurs, la fabricant du char de combat Leclerc et celui du Leopard sont en concurrence sur l’ensemble de la gamme des blindés. Ce qui n’est pas le cas dans les munitions, un domaine où n’est pas présent KMW contrairement à Nexter, et dans l’artillerie, à l’exception notable du PzH 2000 allemand, le redoutable rival du Caesar. La grand majorité des produits de Nexter doit néanmoins se battre sur tous les marchés export contre ceux de Krauss Maffei.

C’est notamment vrai pour le véhicule blindé de combat d’infanterie VBCI, sur lequel fonde beaucoup d’espoir Nexter au Canada, au Danemark, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis notamment. Mais le Boxer de KMW se dresse très souvent sur sa route. C’est le cas aussi pour le véhicule de transport de troupes tout-terrain à quatre roues motrices hautement protégé, l’Aravis, qui doit convaincre les éventuels pays clients face au Dingo allemand. L’Aravis a d’ailleurs été choisi en 2011 par l’Arabie Saoudite.

Les deux groupes se ressemblent beaucoup (trop ?)

Les deux groupes se ressemblent beaucoup. Trop ? Mêmes usines, mêmes produits et mêmes compétence, rappelle un bon connaisseur des deux groupes. Jusqu’aux chiffres d’affaires qui sont quasi identiques. Si Nexter a bouclé l’année 2011 à 851 millions d’euros (1,07 milliard en 2010), Le groupe public emploie 2.700 salariés sur neuf sites de production. KMW (3.500 personnes, sept sites en Allemagne, dont le siège social à Munich) a quant à lui enregistré un chiffre d’affaire de 1 milliard en 2011, le dernier chiffre connu pour l’entreprise familiale, qui ne publie pas ses comptes (915 millions en 2010).

Seule différence notable, les prises de commandes de KMW surfent sur le succès actuel du char Lepoard à l’exportation en dépit de la claque subie en Arabie saoudite. Une telle opération ne se fera pas sans une casse industrielle et sociale si les deux groupes se rapprochaient. Comme le notent certains observateurs, l’idéal pour créer le troisième acteur européen (derrière General Dynamics et BAE Systems) serait de passer par une étape nationale pour renforcer Nexter. Pas sûr que les Allemands voient d’un bon oeil ce tour de passe-passe pour muscler le groupe public.

Plus question de faire entrer Thales au capital de Nexter

Que peut espérer Nexter en France ? Deux projets, dont l’un est très avancé, restent possibles. L’acquisition du fabricant de poudres et explosifs pour munitions, obus et petits missiles, Eurenco, qui a réalisé 248 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012 (plus de 1.000 salariés), est en très bonne voie. Elle suit son cours dans le cadre des modalités classiques pour une telle opération. Elle devrait se concrétiser avant la fin de l’année. Cette opération va notamment permettre à Nexter d’internaliser la fourniture des composants essentiels pour ses munitions.

Le dossier est en revanche beaucoup plus difficile avec TDA, filiale à 100 % du groupe Thales spécialisée dans les mortiers et les roquettes. Si en 2011, l’Etat avait retenu le schéma de confier TDA et sa filiale FZ à Nexter, et en contrepartie de faire entrer Thales dans le capital de Nexter, cela ne semble plus être le cas. Le nouveau PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, n’a pas l’air très intéressé. « Je n’ai pas en tête qu’il y ait des synergies technologiques et industrielles entre les deux groupes », avait-il expliqué en juin dans une interview accordée à La Tribune.

Et si Nexter reste seul ?

Si Nexter reste seul, pour certains observateurs, il est voué à disparaitre lentement face à la montée en puissance sur les marchés de l’armement terrestre des nouveaux entrants, qui sont très compétitifs. Pour Nexter, ils constituent « la vraie menace », selon le PDG de Nexter, Philippe Burtin. « Ces pays montent progressivement en gamme en capitalisant sur leurs domaines de compétences – camions, engins spéciaux, autobus. Grâce aux transferts de technologies – ils se constituent une industrie puissante fondée sur des besoins nationaux d’équipements – ils produisent de grandes séries – et une structure de coûts que nous ne pouvons pas atteindre », avait-il expliqué en début d’année. C’est notamment le cas de la Turquie, de l’Afrique du sud, de la Corée du sud, de la Chine… Dans le secteur de la défense terrestre, Nexter doit faire face à la concurrence où les produits se comptent par dizaines dans certains créneaux.

Une opération qui  peut délivrer « beaucoup de valeurs »

Nexter doit donc choisir… entre la peste et le choléra. Se rapprocher de KMW ou s’exposer à un lent déclin. Ce qui vaut également pour KMW, qui peut choisir son compatriote et rival Rheinmetall – une opération qui n’a jamais pu se faire… « Les Etats vont avoir de plus en plus de difficultés à justifier une préférence nationale pour acheter des blindés », explique un bon connaisseur du dossier, qui estime que l’opération Nexter/KMW a « potentiellement pas mal de sens ». A condition, précise-t-il, que cela aille au-delà d’un simple rapprochement capitalistique.

Car cette opération peut délivrer « beaucoup de valeurs ». Surtout un rapprochement permettra de « disposer de la capacité financière adéquate et c’est là que la question de la taille se pose, avait expliqué Philippe Burtin. A moyen terme, elle nous permettra de financer le développement de nos produits, en parallèle du retrait de l’Etat, qui déjà demande le cofinancement. (…) A moyen terme c’est la taille qui nous permettra, dans la structure rassemblée et agrandie d’un groupe européen de faire face à ces nouveaux enjeux ».

Nexter majoritaire ?

Derrière General Dynamics et BAE Systems, dont le portefeuille va des systèmes d’armes jusqu’aux services en passant par les équipements et les munitions, Nexter voudrait se frayer un chemin pour devenir le troisième acteur global de la défense terrestre européen « permettant l’autonomie des choix et des actions » de nos clients européens, notamment l’armée française. Car, selon Philippe Burtin, « l’objectif de Nexter est de maintenir l’unité des activités systèmes et des munitions du groupe » et de « préserver sa liberté de systémier ». Enfin, l’ambition de Nexter « vise à la formation d’une entreprise intégrée dans laquelle les intérêts français seraient préservés : majoritaires ou à égalité de droits, tout en pérennisant en France les compétences nécessaires au maintien de l’autonomie d’approvisionnement des forces ».

Source : La Tribune

Nexter obtient un contrat qui donne un bol d’oxygène à Roanne

19/07/2013

Selon nos informations, la Direction générale de l’armement (DGA) vient de notifier une commande de modernisation de 48 VBCI au groupe public. Un contrat qui va donner de la charge de travail au principal site de Nexter, Roanne, en attendant le lancement du programme VBMR et d’un contart export structurant.

C’est une bonne nouvelle pour Nexter en général, et en particulier pour les salariés de la chaine d’assemblage du véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI). Certes, le montant de la commande reste modeste mais le contrat va surtout donner un bon bol d’oxygène au groupe public en attendant mieux… c’est-à-dire le lancement d’un nouveau programme et/ou un contrat export d’envergure. Selon des sources concordantes, la Direction générale de l’armement (DGA) a récemment notifié une commande de modernisation de 48 VBCI, qui va dans cette opération prendre du poids… afin de mieux protéger les militaires en opération extérieure. Le véhicule blindé va passer de 28 à 32 tonnes.

Une commande qui va donner de la charge de travail aux salariés travaillant sur la chaine d’assemblage des VBCI (démontage et remontage des VBCI). Le retrofit des VBCI commencera seulement à la fin des dernières livraisons des actuels VBCI prévues à la fin de 2014. Soit au début de 2015. Les livraisons des VBCI modernisés devraient s’étaler jusqu’en mars 2016. Une deuxième tranche de 47 VBCI modernisés est également dans le viseur de Nexter.

Un relais en attendant mieux

En clair, l’avenir de Nexter était encore une fois dans les mains de l’Etat, le groupe ayant une visibilité d’un peu moins de 24 mois (exercices 2013 et 2014) grâce à son carnet de commandes. Mais il fallait un contrat pour faire la soudure entre la fin du VBCI et le lancement des programmes blindés VBMR et EBRC afin de donner de la charge de travail aux 800 salariés du site de Roanne. La consultation VBMR que Nexter Systems prépare en coopération avec Renault Trucks Defence (RTD) représenterait le relais pour le maintien du potentiel industriel du groupe. Le ministère de la Défense pourrait se décider avant la fin de 2013, sinon au plus tard début 2014. Nexter compte également sur un contrat export , notamment au Canada (de 108 à 138 exemplaires), au Danemark (autour de 250), au Qatar (plus de 400) et aux Emirats Arabes Unis (700). Un rapprochement à haut risque avec Krauss Maffei Wegman est même envisagé.

Un véhicule « combat proven »

Véritable « base vie » pour le fantassin, le VBCI offre un haut niveau de protection face aux différentes menaces des théâtres. Il a été projeté en Afghanistan et au Liban en 2010 puis au Mali en début d’année 2013 où il a à chaque fois « parfaitement rempli les missions qui lui étaient assignées à la grande satisfaction des troupes engagées », selon la DGA.

Véhicule blindé tout-terrain à 8 roues motrices, successeur de l’AMX 10 P, il existe en version poste de commandement (VPC) et en version de combat d’infanterie (VCI). La version VCI, commandée à 520 exemplaires, est armée d’une tourelle de 25 mm et permet l’emport de onze soldats Félin. La version VPC, commandée à 110 exemplaires, dont le dernier vient d’être livré à l’armée de terre en mai 2013, est équipée du système d’informations régimentaire (SIR). Le VBCI est un véhicule de la classe des 30 tonnes qui atteint une vitesse de pointe de 90 km/h.

Source : La Tribune

Denmark Seeks Bids for Armored Personnel Carriers

Aug. 10, 2012 – 09:56AM   |
By ANDREW CHUTER

LONDON — Eight European armored vehicle builders have been invited by the Danish Ministry of Defence to submit tenders for a family of armored personnel carriers to replace its fleet of aging M113s.

In a tracks versus wheels competition, the Danes have named four potential suppliers from either side of the mobility argument.

Only General Dynamics European Land Systems (GDELS) has a contender in both wheels and tracks sectors.

FFG Flensburger, BAE Systems Hagglunds, Rheinmentall Landsysteme and the Santa Barbara arm of GDELS are representing the tracks sector.

Wheeled vehicle suppliers ARTEC, the Mowag arm of GDELS, Nexter and Patria have also been asked to submit bids.

The companies emerged from a pre-qualification effort mounted by the Danes earlier this year.

Denmark has a requirement for between 206 and 450 vehicles, although around 360 machines is expected to be the most likely procurement number, depending on how many of the M113s the military opts to replace.

The winning vehicle could be under contract before the end of 2014, industry executives said.

The Danish military is looking for six different configurations of the winning design: infantry, command and control, ambulance, mortar, engineering, and mechanical.

The Danes are already operators of BAE’s CV-90, and the Swedish arm of the company is likely to focus on its new Armadillo version of the tracked machine in its upcoming bid.

Source: defensenews.com

L’État prend le contrôle du groupe Manurhin

8 mars 2012

L’État vient de prendre le contrôle du groupe Manurhin [FR0010976746, MLMNR] via la Sofired-Société de financement pour la défense et le développement (22 %) et Giat industries (22 %), aux côtés d’un industriel slovaque, Delta defence (34 %), à l’occasion d’une augmentation de capital réservée de 7,25 millions d’euros. Le management se partage 10 % et 12 % sont entre les mains de petits actionnaires.

 

Recentré depuis 1999 sur la conception et la fabrication de machines à produire des munitions militaires de petit et moyen calibres, le groupe mulhousien fondé en 1920 était confronté à de graves difficultés de trésorerie, accentuées par une réduction du crédit-fournisseur et une remise en cause des garanties bancaires sur les marchés en cours. Avec un effectif 130 personnes, le groupe avait terminé l’année 2010 avec une perte de 1,8 million d’euros pour un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros.

 

Le dernier cours coté de la société de 10,50 € sur le marché libre d’Euronext remonte au 17 janvier dernier, une reprise de cotation était prévue pour le 27 février 2012 mais elle n’a pas encore eu lieu.

 

Dans le cadre de cette restructuration, Sofired était conseillé par Galileo finance, Giat Industries par le cabinet Paul Hastings et le groupe Manurhin par le cabinet Veil Jourde. ■ (A.A.)

Source: http://www.lextimes.fr

VBMR : Nexter et RTD présenteront une solution unique

Nexter Systems et Renault Trucks Defense ont conclu un accord de coopération en vue d’apporter une solution unique lors de la consultation pour le programme VBMR (blindés multirôle de la classe des 20 tonnes, architecture 6×6 déclinée en nombreuses variantes). En clair, pas question de concurrence fraticide entre les deux industriels, qui se préparent manifestement à prendre en charge le prochain grand programme de l’armée de Terre, avec un objectif d’entrée en service des premiers véhicules en 2016.

Selon le communiqué de presse : « L’organisation définie par Nexter Systems et Renault Trucks Defense établit une maîtrise d’œuvre industrielle réactive, guidée par le souci d’apporter au client, DGA et forces armées utilisatrices, une réponse intégrée, économique, évolutive, pérenne et tirant le meilleur parti des compétences des deux groupes. Prenant en compte l’objectif d’élargir au-delà de la France les débouchés des véhicules VBMR, cet accord organise également l’approche des marchés export ».

Source: magazine DSI (groupe Areion)

Laurent Collet-Billon (DGA): « Un accord entre Thales et Safran est possible à l’été »

Cinquante ans après sa naissance, la Direction générale de l’armement poursuit sa mue, avec une ligne directrice : renforcer son expertise tout en se rationalisant. En 2014, les ingénieurs représenteront 60 % des effectifs, contre 40 % actuellement. Nommé il y a près de trois ans, son délégué, Laurent Collet-Billon insiste sur la professionnalisation des équipes en charge des programmes, le coeur des missions de la DGA. Sans oublier la stratégie industrielle, dans laquelle Thales pourrait jouer un rôle central.

09/05/11 | 19:21 | Alain Ruello

La DGA a 50 ans, et vous la dirigez depuis bientôt trois ans. Ou en êtes-vous de sa réforme ?

J’ai énormément simplifié l’organisation dans une optique de professionnalisation accrue des équipes et de renforcement de ses compétences de gestion et de son expertise technique. Quand j’ai pris mes fonctions, j’avais annoncé la couleur : une vision pragmatique autour de 4 axes stratégiques : investisseur avisé pour la défense, partenaire des armées au quotidien, expert référent, moteur d’une construction européenne réaliste. Je voulais qu’on en finisse avec les dérives sur les délais et les coûts. Les industriels ont compris le message. Un contrat comme celui qui a été conclu en 2003 pour l’A400M ne passerait plus aujourd’hui. Sur le plan financier, nous investissons tout l’argent prévu pour les équipements des armées ; ainsi, l’an dernier, sur 10,2 milliards d’euros de paiements à l’industrie de défense, nous avons réussi à ne laisser que 1 237 euros dans les caisses. Si j’utilisais une image, j’appliquerai celle d’une société d’ingénierie. Aujourd’hui, la DGA compte 40 % d’ingénieurs. En 2014, nous serons à 60 %.

Dans son livre, Hervé Morin estime qu’il va manquer 20 à 30 milliards pour équiper les armées d’ici à 2020. La France tire-t-elle des chèques en blanc pour entretenir sa défense, comme l’affirme l’ancien ministre de la défense ?

Je m’en tiens à la trajectoire financière décidée par le Président de la République, à savoir 377 milliards pour les lois de programmation militaires 2009-2014 et 2015-2020. Avec ce montant de crédits, il ne manque pas 30 milliards. L’exécution budgétaire a connu quelques aléas, par exemple parce qu’il a fallu réintégrer des commandes nationales de Rafale faute de contrat à l’exportation. Mais globalement, notre gestion en commun avec l’Etat Major des Armées est parfaitement en ligne avec les plans d’équipements. Travailler en liaison étroite avec les clients est plus indispensable que jamais dans nos industries de programmes. La programmation budgétaire triennale 2011-2013 est claire.

Pas de « bosse budgétaire » en train de gonfler ?

Nous investissons de manière responsable avec l’Etat Major. Si cela nous conduit à des engagements financiers ingérables, alors nous ne lançons pas les programmes en question.

Et si les 750 millions de ventes des fréquences hertziennes ne sont pas au rendez-vous cette année ?

Il y a une énorme demande de fréquences compte-tenu du développement des communications mobiles, notamment de données et d’images. Et l’Arcep finalise l’appel d’offres. Nous n’avons donc aucune raison à ce stade de douter du calendrier.

Sur la plan industriel, Gérard Longuet a évoqué un « grand projet national » au service duquel l’Etat pourrait mettre ses participations. Quels sont les contours de ce grand projet ? Fait-t-il de Thales le pivot d’un futur grand groupe français à dominante militaire ?

Je ne peux pas m’exprimer à la place du ministre de la Défense. Ce qui est certain, c’est que nous traitons actuellement le dossier de la rectification des frontières entre Thales et Safran sur le périmètre suivant : toutes les activités et compétences de navigation inertielle et de génération électrique chez Safran, et toutes celles d’optronique chez Thales. Nous avons bien délimité les périmètres concernés, y compris au niveau industriel. Aujourd’hui, le travail des deux groupes et de leurs banques conseil va maintenant consister à mettre au point les modalités pratiques, à valoriser le tout et voir comment équilibrer l’échange d’actifs.

Les discussions ont échoué il y a un an. En quoi le contexte est-il plus favorable aujourd’hui ?

Il y a un an, le périmètre en discussion comprenait l’avionique civile de Thales à la demande de Safran. Safran reste intéressé mais, à ce stade, ni Thales, ni son actionnaire Dassault, n’y sont ouverts. Il y a donc beaucoup plus de chances que les négociations aboutissent si un équilibre industriel et économique est trouvé sur ce périmètre plus restreint mais plus simple. On peut espérer une décision de principe à l’été.

Dans le naval militaire, comment la DGA voit-elle l’évolution de l’actionnariat de DCNS ?

Nous demeurons fermement partisans d’une évolution de la participation de Thales dans DCNS de 25 % à 35 %. Tout est prêt pour cela. Quand à franchir les 51 %, j’y suis également favorable à titre personnel, parce que, globalement, l’industrie de défense française est encore trop éparpillée au regard de ce qui se passe dans d’autres pays et cela n’est pas favorable aux capacités d’investissements de cette industrie. Maintenant, c’est au gouvernement de trancher le moment venu. Le rapprochement avec les activités correspondantes de la filiale de Thales au Pays Bas pourrait faire de DCNS le pilier naval de Thales.

Et dans le terrestre, un rapprochement Nexter Thales est-il envisagé ?

C’est une des solutions. Ce n’est pas la seule, puisqu’on peut envisager un rapprochement avec Renault Trucks Défense ou Panhard. Quoiqu’il en soit, il est souhaitable qu’une option soit clairement arrêtée quand on lancera l’appel d’offres VBMR pour le remplacement des Véhicules de l’avant blindé, c’est à dire en 2012 (le programme vise plus de 2.000 blindés à construire, NDLR).

Luc Vigneron, le PDG de Thales, a été l’objet d’attaques très dures depuis sa nomination. On dit que vos rapports sont difficiles. A-t-il le soutien du ministère de la Défense ?

La question ne se pose pas comme cela. Luc Vigneron a le soutien de son conseil d’administration où siège l’Etat. Si l’Etat n’était pas satisfait, il le ferait savoir. L’Assemblée générale de Thales a lieu prochainement. Il n’y a pas de motion prévoyant son départ. Quand à moi, ce n’est pas avec Luc Vigneron que j’ai des rapports quelque peu rugueux, c’est avec l’industrie en général dès lors qu’il s’agit de questions de respect des coûts, des délais et des performances de certains programmes. Il faut arrêter de croire que l’Etat peut tout assumer.

La réorganisation entreprise chez Thales est-elle une source de soucis pour la DGA ?

L’organisation de chaque industriel n’est pas mon sujet, si elle n’est pas à l’origine de retards constatés sur les programmes ou de problèmes liés à l’exportation. Sur ce dernier sujet, il faut être très vigilant. En 2010, nos prises de commandes ont été inférieures de moitié à ce qu’elles étaient en 2009. Même si l’explication principale est que nous n’avons pas concrétisé comme prévu certains gros contrats, c’est loin d’être satisfaisant. Nous travaillons avec les grands groupes. Mais aussi avec les PME pour voir comment les aider.

Quel est le retour d’expérience de la guerre en Libye ? Des manques ont-ils été identifiés ?

La disponibilité des matériels engagés est excellente. Par ailleurs, les armements utilisés, missile de croisière Scalp ou Air sol tactique AASM notamment, offrent les niveaux de performance attendus. Le matériel de reconnaissance donne également satisfaction. C’est encourageant, car ce qu’on avait prévu il y a des années est au rendez-vous. J’ajoute qu’il faut deux fois moins de personnes pour mettre en oeuvre un Rafale qu’il n’en faut pour un F-16. Quant aux manques qui sont apparus, nous allons faire une analyse précise rapidement avec l’Etat Major des armées.

On peut sans risque avancer que l’absence de drones se fait sentir. Quand le ministre va-t-il choisir entre l’achat de Reaper à l’américain General Atomics ou la modernisation des Harfang d’EADS ?

Nous allons d’abord tirer tous les enseignements de l’opération Harmattan, puis proposer une solution au ministre d’ici à la fin du semestre, en intégrant nos réflexions sur l’emport d’armement notamment.

Où en est la mise en oeuvre du traité franco-britannique ? Etant donné l’ambition affichée, qu’est-ce qu’il reste pour la coopération avec l’Allemagne ou l’Italie ?

Les discussions avancent tout à fait normalement. Nous avons des équipes de programmes communes. Un grand point d’avancement est prévu à la rentrée. Et cela ne signifie pas que nous laissons tomber nos autres partenaires l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne… Avec l’Italie par exemple nous allons proposer prochainement au ministre des pistes de coopérations. Le traité franco-britannique a servi d’électrochoc, qui a permis de faire bouger les lignes.

PROPOS RECUEILLIS PAR ALAIN RUELLO

Source: Les échos

Que se cache-t-il derrière le programme Scorpion ?

Hélène Cornet – radiobfm.com, le 24/03/2011Scorpion, c’est le nom de code du programme de modernisation de l’armée de terre. Le programme est lancé par la DGA et c’est le consortium Thales- Nexter-Sagem qui a été choisi pour conduire la phase d’architecture du programme. Ils présentent vendredi leur société commune Mars qui va le concevoir.

Depuis le char Leclerc des années 70, rien n’a vraiment été fait pour renouveller le matériel de l’armée de terre. Alors forcément, 40 ans après, la remise à niveau s’impose. 5 milliards d’euros ont été budgétés pour le programme Scorpion. Ce programme prévoit la modernisation des équipements des unités d’infanterie, de l’armée blindée, de l’artillerie et de reconnaissance de l’armée de terre.

Consolidation du secteur ?

Mais plus encore, l’idée est avant tout de sécuriser au maximum les interventions militaires grâce à un système global de communication.Un système qui fait appel à des technologies de pointe complexes et onéreuses. C’est donc au groupement Thales-Nexter-Sagem de définir, de mettre en place les outils communs, à savoir de conceptualiser le process. Les trois groupes ont créé une société dédiée. Les analystes se demandent si elle ne serait pas un test en prévision d’une possible consolidation du secteur.

Thales toujours ouvert à parler avec Safran et intéressé par Nexter

6/03/2011

source AFP

Le groupe Thales est toujours ouvert pour discuter avec Safran d’un rapprochement de certaines activités, après l’échec de telles négociations en 2010, a déclaré son PDG Luc Vigneron, dans un entretien à la presse, ajoutant que Thales serait aussi intéressé par le groupe public Nexter.

Nexter a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 1 milliard d’euros en 2010

08/03/2011

L’industriel français a réalisé un chiffre d’affaires de 1.076 milliard d’euros en 2010, ce qui représente une augmentation de 21% par rapport à l’exercice précédent. Cette croissance, portée par la commercialisation de nouveaux produits, a permis a Nexter de réaliser un résultat net consolidé de 164 millions d’euros.
Le groupe a, dans le même temps, enregistré 601 millions d’euros de nouveaux contrats en 2010, portant son carnet de commandes à 2.032 milliards d’euros (soit deux ans et demi d’activité). Les ventes réalisées l’an dernier ont été réalisée pour 45% à l’exportation et à 52% par le pôle Munitionnaire de la société.
Avant tout connu pour ses systèmes terrestres, Nexter a, notamment, livré l’an passé 108 Véhicules Blindés de Combat d’Infanterie (VBCI) et 74 systèmes d’artillerie Caesar. Mais le groupe, issu de la restructuration de GIAT il y a quelques années, souhaite également se développer dans le secteur naval. A ce titre, il a conçu différentes solutions dans le domaine de l’artillerie embarquée, notamment le système télé-opéré Narwhal. Proposé à la marine française pour équiper les frégates multi-missions (FREMM), ce canon de 20mm gyrostabilisé dispose de sa propre conduite de tir et d’une caméra TV/IR. Il peut être embarqué sur de petites ou grandes plateformes.
Source: meretmarine.com

Bombardier pourrait assembler des blindés français

Publié le 07 mars 2011

Sylvain Larocque

La Presse Canadienne
Montréal

Bombardier Transport pourrait assembler au Canada des véhicules blindés conçus par la firme française Nexter si cette dernière obtenait une commande d’Ottawa, a confirmé lundi un porte-parole de la multinationale québécoise.

Nexter, qui appartient à l’État français, souhaite vendre son Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) aux Forces armées canadiennes, qui ont indiqué leur intention de se procurer au moins 108 appareils semblables. Quatre autres firmes sont en lice pour le lucratif contrat, dont la valeur pourrait atteindre 2 milliards de dollars.

 

Ne possédant pas d’usine au Canada, Nexter a sollicité Bombardier Transport, qui n’a pas dit non.

 

«Peut-être que si l’armée canadienne achetait de ces véhicules-là, on pourrait être un assembleur», a déclaré lundi un porte-parole du constructeur de matériel ferroviaire, Marc Laforge, au cours d’un entretien téléphonique.

 

«Encore faudrait-il que le gouvernement en achète, qu’il accorde un contrat à Bombardier que Bombardier le fasse, a-t-il ajouté. (…) On est encore au stade de plusieurs «si’.»

 

Bombardier Transport exploite une usine à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, et une autre à Thunder Bay, en Ontario.

 

Il ne faut pas voir dans l’hypothétique projet un élargissement des activités de Bombardier, a indiqué M. Laforge.

 

«Ce n’est pas une question de diversification, a-t-il assuré. Si on a des installations pour faire l’assemblage, on est capables de le faire. Ça ne nous demande rien de plus, en réalité. (…) Ça reste dans le véhicule et dans l’assemblage.»

 

Lancé à l’été 2009 par le gouvernement de Stephen Harper, le projet d’acquisition de véhicules de combat a connu plusieurs ratés.

 

En décembre dernier, Ottawa a dû relancer le processus d’acquisition, craignant d’avoir «désavantagé» certains constructeurs lors de la publication de la première «demande d’expression d’intérêt et de qualification», en septembre 2010.

 

Parmi les constructeurs qui intéressent Ottawa figurent le britannique BAE, l’américain General Dynamics, l’allemand Rheinmetall et Nexter.

 

L’action de Bombardier a perdu 3,1% lundi pour clôturer à 6,27 $, à la Bourse de Toronto.

Source: cyberpresse.ca